En 2005, 1 Français sur 5 était âgé de plus de 60 ans.
En 2035, ce sera 1 sur 3 !
Mais comment dès à présent s’adapter à cette perspective inéluctable ?
C’est tout l’objet du rapport « La Silver Économie, une opportunité de croissance pour la France ». Publié par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP), il privilégie notamment la domotique et les technologies pour l’autonomie.
Une demande de produits et de services qui va doubler en 20 ans
« La Silver Économie est une opportunité inédite pour la croissance de la France. Nous l’affirmons. Notre société doit s’adapter, dès à présent, au vieillissement de sa population, pour permettre à tous de profiter dans les meilleures conditions sociales, économiques et sanitaires de ce formidable progrès. », promettent Michèle Delaunay, Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, et Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif dans la préface de ce rapport.
Il ne manquait qu’un cadre pour ce nouveau champ économique.
C’est chose faite ou presque. Plus qu’un simple rapport, ce document formule 6 propositions concrètes permettant de faire de la Silver Économie un atout pour faire face à la fois, au vieillissement de la population, à la crise et au chômage.
C’est ainsi que les différentes pistes proposées pour développer la Silver Économie englobent aussi bien les transferts intergénérationnels, la consommation des seniors, ou encore les placements des personnes âgées dans des produits d’épargne plus productifs et davantage orientés vers l’industrie,mais aussi, évidemment, les technologies pour l’autonomie.
« Du fait du vieillissement de la population, la demande d’aménagement du domicile, de produits et de services liés à l’autonomie devrait doubler en l’espace d’une vingtaine d’années. », prévoient les spécialistes.
De plus, avec la production d’appareillages de domotique et de dispositifs d’assistance, la Silver Économie sera aussi génératrice d’emplois industriels et techniques (vente, installation, maintenance de ces instruments) créant ainsi un secteur à part entière, la « e-autonomie » (téléassistance active ou passive, géoassistance, vidéovigilance, télémédecine, chemin lumineux, etc.). »
Cibler les seniors les plus aisés
Concrètement, le rapport préconise de « fonder la stratégie d’émergence de la filière Silver économie sur le ciblage des seniors les plus aisés, seule clientèle solvable ».
Pour permettre, ensuite, « le passage au marché de masse et le développement de l’offre médicosociale ». Façon de faire émerger une demande (conciergerie, télésurveillance médicale familiale…) « sans nécessairement la subventionner de manière trop importante », et de permettre à l’Etat de « redéployer son soutien aux plus vulnérables financièrement », décrypte Liberation.fr.
Forcément. La France n’a déjà plus les moyens financiers, et ne les aura pas davantage à l’avenir, pour assumer le boom annoncé du vieillissement et de la dépendance de la population.
« Et si la maison connectée était d’abord celle de votre grand-mère ? », s’enthousiasme LeFigaro.fr
Car le rapport préconise de développer une «box» pour personnes âgées qui proposerait un bouquet de services de téléassistance (télésurveillance, télémédecine, réservations de transports, etc.). « Notre industrie produit et déploie déjà ce type de box », souligne le Commissariat à la stratégie.
« Enfin, une bonne nouvelle ! », se réjouit Alexandre Chaverot, Président d’Avidsen dont les équipes ont conçu et développé la solution domotique BLYSS Liveez avec 130 accessoires pour Castorama et la récente solution domotique T Connect THOMSON pour la maison connectée.
« Ah, ça existe ! Et à ce prix là ! »
« Aujourd’hui, les personnes âgées veulent rester chez elles mais on ne peut pas mettre une personne 24/24 et 7/7 derrière chacune d’entre elles. Contrairement à une solution domotique qui est capable de veiller en permanence sur une personne, surveiller ses faits et gestes, afin de prévenir un proche ou un professionnel en cas de situations ou d’événements anormaux. », explique-t-il.
Avec l’appui de l’État, il s’agira donc de développer les outils de sensibilisation du public, une labellisation des projets et des services et la création d’une infrastructure « susceptible de donner un cadre industriel à un univers dispersé de services et de produits hétérogènes ».
En effet, les collectivités locales et territoriales sont face à un vrai casse-tête. Elles ne savent pas vraiment comment aborder cette problématique du boom du vieillissement et de la dépendance. Elles ne connaissent pas vraiment les offres du marché et les nouveaux acteurs de la maison connectée.
« J’ai reçu des élus locaux à qui j’ai fait une démonstration de la Thombox et de l’étendue des possibilités de la solution T Connect Thomson pour la maison connectée. Leur réaction a été de dire avec étonnement – Ah, ça existe ! Et à ce prix là ! – », raconte Alexandre Chaverot.
Ainsi, outre le grand public, le gouvernement ne doit surtout pas oublier de s’intéresser au fait de pouvoir éduquer en priorité les décideurs au sein des collectivités afin de leur permettre de connaître véritablement les choix qui s’offrent à eux dans ce domaine des solutions technologiques pour favoriser le maintien à domicile.