Le grand public vient à peine de prendre le tournant de l’IoT (« Internet of things », c’est-à-dire l' »Internet des objets »), que les professionnels et les visionnaires de la tech’ ont déjà les yeux tournés vers le « tout connecté », de son petit nom l’IoE (« Internet of everything », soit l' »Internet de tout »). Mais l’IoT, qu’est-ce que c’est ? Comment évolue-t-on progressivement vers l’IoE ? Quels sont les enjeux, les limites et les exemples concrets d’un monde totalement connecté ? Décryptage.
Une petite histoire des objets intelligents
Avant l’IoT
Toute cette révolution commence dans les années 90 avec l’avènement d’Internet. Dès cette décennie, Internet véhicule des informations et des données à distance, mais à ce moment-là, cet échange nécessite forcément deux ordinateurs.
Cette période « MtoM » – ou « M2M » (machine to machine, de la machine à la machine) – consacre la communication des objets entre eux sans aucune intervention humaine. L’un des exemples les plus parlants de ce système est instauré dans les années 2000 : c’est le télépéage.
La naissance de l’IoT dans les années 2010
Dans ces années-là, Internet mute et se retrouve embarqué dans tous les objets du quotidien. Le grand public adopte ces nouveaux usages. De leur côté, les objets :
- reçoivent et produisent de l’information
- communiquent sans fil
- sont pilotables et contrôlables depuis une tablette ou un smartphone
Ce sont les débuts de la maison connectée. Les utilisateurs peuvent piloter l’ouverture et la fermeture des volets, la régulation du chauffage, le contrôle des accès… On retrouve aussi cette technologie naissante en logistique, dans l’industrie et l’énergie.
« Tandis qu’on recense environ 1 milliard d’objets connectés en circulation en 2010, on estime qu’ils seront 50 milliards en 2025. »
Frédéric Felten, Directeur Technique Avidsen.
De l’IoT à l’IoE
Dès 2014, les professionnels murmurent le concept de l’IoE. Ce concept est perçu par les pros comme une évolution logique et inévitable de l’IoT. Avec l’IoE, c’est l’interconnexion de tout le monde physique qui se met en route.
Tandis que l’IoT rassemble les produits connectés suivis par une application mobile, l’IoE dépasse tous ces objets. Avec les objets connectés, la domotique est matérialisée et palpable ; l’IoE invente un écosystème où tout se passe de manière imperceptible, sans que l’utilisateur en ait conscience.
Les utilisateurs d’objects connectés gèrent leurs installations secteur par secteur (chauffage, accès au domicile, …). Avec l’IoE, tout est envisagé de façon globale, multimodale et imbriquée. La maison connectée est multi-sectorielle.
L’avenir avec l’IoE, ça donne quoi ?
Avec l’IoE, les projections sur les usages sont très optimistes et ouvrent de nombreuses perspectives. Les experts estiment que le tout connecté permettra de faire des économies significatives, de créer des emplois, d’améliorer la productivité et d’agir sur l’environnement.
Parmi les exemples qui ne sont encore que de la fiction (mais pour combien de temps ?), on peut imaginer que pour réduire le gaspillage alimentaire, les stocks présents en supermarché seront recensés en même temps que les produits dans le chariot du consommateur seront listés. Chez lui, le client pourra aussi connaître en temps réel le contenu de son réfrigérateur.
Comment ça fonctionne concrètement ?
La base de travail de l’IoE, c’est la collecte d’informations personnelles et collectives, fondées sur la localisation et une approche globale de l’information. Les données sont récupérées partout, du smartphone aux achats en ligne… On peut tout à fait parler des données de son véhicule (pour des enjeux de sécurité ou de prévention de l’environnement), des données de santé, …
Avec Internet intégral, c’est la fin du mode hors-ligne. Tout fonctionne en réseau :
- les personnes
- les données
- les objets
- les processus
Toutes les entités connectées sont dans une situation toujours active. Les objets sont nécessairement munis de propriétés spécifiques.
Les atouts de l’Internet intégral
Les promoteurs du tout connecté mettent en avant un traitement des données plus performant en plus d’un maillage humain globalisé. Les administrations publiques pourraient voir leurs méthodes de travail améliorées et feraient des économies de fonctionnement. Ce serait également un levier de développement pour les villes, véritables smart cities en devenir.
Ainsi, dans une commune, plusieurs pistes de travail se dessinent. Les bailleurs sociaux pourraient par exemple obtenir un suivi énergétique précis, lui servant à la fois à cibler les travaux de rénovation à effectuer, à réguler la consommation mais aussi à identifier les foyers précaires qui ne chauffent pas en période froide.
Les limites éthiques de l’IoE Plusieurs questions entourent le déploiement de l’internet global, notamment en termes de protection des données et d’éthique de la donnée. Les individus fourniront gratuitement leurs données personnelles sans maîtriser leur destination et leur utilisation. En outre, personne n’est à l’abri d’un piratage des serveurs. Ce sont des sociétés privées qui revendront des données à plusieurs entités : à des organismes publics ou des délégations de service public qui administrent les transports urbains, les contrats énergie, la collecte et la gestion des déchets (DSP)…, à des agences de publicité ou de marketing… La donnée personnelle est exploitable et exploitée sans limite. |
Quelques exemples d’usage de l’IoE
Trois axes de performance sont envisagés par les professionnels :
- Faire des économies en installant par exemple des capteurs aux poubelles individuelles. Ce dernier envoie un message quand la collecte est nécessaire. Ainsi en Finlande, les autorités estiment avoir fait 40% d’économies sur ce budget collecte des déchets, puisque désormais, les services de collecte organisent leur trajet de ramassage de façon intelligente.
- Inventer de nouvelles sources de revenus. A New-York, les écrans urbains sont actifs 7/7, 24/24. Ils sont source de Wifi, opèrent une surveillance complète et diffusent informations utiles et publicités en permanence.
- Nice (Alpes-Maritimes, région Provence-Alpes- Côte-d’Azur, France) a mis en place son smart parking. Les conducteurs sont prévenus du nombre de places restantes avant de s’engager dans le parking. Avec ce dispositif, les bouchons sont réduits de 30%, les exploitants de parkings voient leurs revenus augmenter et les émissions de CO2 diminuent.
« L’IoE est une évolution technologique pertinente qui va devenir notre quotidien. Notre ambition, pour rendre ce projet performant et éthique, va être de rendre ce process abordable, simple et surtout non intrusif. »
Frédéric Felten, Directeur Technique Avidsen.
Sources : www.panoptinet.com, newsletter clients Avidsen.